Holisme

Le sociologue Emile Durkheim est le fondateur du holisme.
Le holisme est traditionnellement opposé à l'individualisme méthodologique dont le chef de file fut Max Weber.


Le holisme est une idéologie qui veut que la société soit supérieure à l'individu.

Il n'est pas possible d'analyser les comportements individuels sans prendre en compte le contexte social, puisque cette approche considère que les individus ne sont qu'un prolongement de la société dans laquelle ils vivent.
La société détermine et conditionne les comportements des individus. En toute logique, on ne peut pas analyser un comportement individuel sans prendre en compte l'ensemble des facteurs et éléments constitutifs du contexte social.
Durkheim nous dit aussi qu'il ressort de l'union des gens une société supérieure à la simple somme de ses composants.
En ce sens, Bernard Werber avec son adage 1 + 1 = 3 se rapproche de l'idéologie holiste.
Mais un holiste extrémiste peut critiquer la justice qui condamne des coupables car, dans son optique extrême, le holisme veut que les individus soient à ce point conditionnés par la société qu'ils ne sont même plus responsables de leurs actes, et qu'on ne peut ainsi pas les punir...

 
 
~Eaque~
Publié le : 11/10/2005

 

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Comment un holiste extrémiste verrait-il la réparation d'un crime commis par un individu si fortement conditionné par la société ? Par le suicide de cet individu ?


~charabia~

 

"Dans son optique extrême, le holisme veut que les individus soient à ce point conditionnés par la société qu'ils ne sont même plus responsables de leurs actes, et qu'on ne peut ainsi pas les punir... "

Tout est dit ^^ pas coupable, pas de punition. Après, je ne dis pas que c'est forcément une bonne idée d'en arriver à ce genre de raisonnements. :p


~Eaque~

 

Holisme extrême = anarchie complète, alors.


~charabia~

 

Il n'est pas coupable donc pas puni.

Il est dans une démarche contraire à la société dans son ensemble et doit être reformaté.
Je pense que le résultat sera le même et les méthodes peuvent même être plus extrêmes, puisque la société gère ses composants de la façon la plus efficace et pas forcément de la façon la plus humaine.

Loin de l'anarchie.


~Sam~

 

L'extrême holiste ne jugerait ni ne condamnerait un violeur égorgeur d'enfants, parce que c'est la société qui aurait rendu violeur et égorgeur d'enfants cet individu... Pas coupable, pas puni. Même si le violeur égorgeur s'en prend aux enfants de l'extrême holiste ?


~charabia~

 

Hum je pense que le débat dérive.

Le Holisme est un courant d'analyse sociologique, pas un mode de gestion des sociétés.

De plus, ce que j'ai expliqué était un exemple destiné à montrer ce à quoi pourrait aboutir une approche holiste poussée à son plus extrême paroxysme. Il va cependant de soi qu'aucun sociologue digne de ce nom puisse affirmer qu'un criminel ne soit pas coupable du fait de la pression sociale.


~Eaque~

 

Est-ce qu'un débat qui suscite des interrogations est un débat qui dérive ?
J'ai bien compris que le Holisme est un courant d'analyses sociologiques et pas un mode de gestion de société car en ce cas, il n'y aurait aucune sanction prises pour des actes déviants, perpétrés par rapport aux normes impératives de cette société.
Je me demandais juste si un holiste extrême s'interdirait de juger et condamner un criminel, si ce criminel s'en prenait à sa famille. Puisqu'il a été dit, et redit que pour un holiste extrême, il n'y a pas de coupable, donc pas de puni...
Je pense légitime qu'une telle interrogation puisse être faite...

Je me demande aussi dans quelle catégorie d'individus on peut rencontrer des holistes extrêmes, puisqu'apparemment il y en a.


~charabia~

 

Oula, je dois reconnaître que cette interrogation est très intéressante bien qu'épineuse ! J'étais tout d'abord tenté d'établir un raisonnement logique à partir de "la définition de l'holiste extrème" mais il y a un écueil ! Je ne parle pas de paradoxe car je pense qu'un autre facteur intervient. En réalité, il faudrait considérer et déterminer le degré d'instinct primaire de cet individu (on pourrait presque dire son instinct d'humanité).

En effet, si l'holiste accorde plus d'importance à ses enfants qu'à sa théorie, il sera amené à un acte de vengeance et par là même au meurtre du violeur (en se fondant sur le principe de l'holisme, c'est-à-dire que le contexte l'aura poussé au crime).

Deuxième cas : l'individu dénote d'un holisme poussé "à son plus extrême paroxysme" et privilégie ses idéaux. Dans ce cas, en effet, on peut penser que l'holiste, s'il éprouve de la tristesse, ne se permettra même pas de juger l'acte "légitimé" du coupable ; jusqu'à preuve du contraire (je ne pense pas qu'il y ait jamais eu semblable affaire...^^).

Cependant, et cela rejoint ta deuxième interrogation, existe-t-il seulement des "extrêmes holistes" à ce point déterminés ? Il faudrait effectivement avoir un mental d'acier et des idéaux inébranlables ; des idéaux quelque peu exagérés d'ailleurs, comme le souligne Eaque. Cela se rapproche de la démence, en ce sens que l'individu est alors on ne peut plus marginal. Donc, même s'il existe de tels personnages, je me permets de supposer (à juste titre) qu'ils n'auront jamais d'enfant !!!
PS : sous toute réserve (n'étant pas un expert en criminologie ni en psychiatrie^^).


~Bane~

 

J'essaie de penser comme un holiste extrême dans une société holiste, pas dans la nôtre.
Il n'y a pas de famille dans une société holiste, on aurait vraisemblablement retiré ce concept pas un système de crèche comme dans une fourmilière.

Quant au criminel, je ne dis pas qu'il reste tranquille.
La définition du crime change, alors sa gestion change.

Il n'y a plus de crime et de culpabilité de la personne. Tout est affaire de société et la société est responsable.
Quand un de ses constituants dérive, elle le replace.
Le déviant sera probablement endoctriné, lavage de cerveau, ou si vraiment trop récalcitrant, éliminé.

Je pense que dans une société holiste, ce que nous considérerions comme châtiment dans notre culture serait pour eux un recadrage. Et serait plus violent que dans notre société, puisque l'individu n'a pas sa place.

Donc pas de crime "impuni", juste un changement de point de vue.

Par contre, il y aurait sûrement plus de tolérance pour la différence tant qu'elle n'est pas une gêne réellement forte pour la société. Tant que le coût de recadrage est supérieur à la gène...


~Sam~

 

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