Vivre avec les autres

" Apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots. " Martin Luther King.


Nous ne prenons conscience qu'il existe d'autres personnes qui pensent et agissent de manière individuelle qu'en grandissant. Le bébé pense qu'il est le seul à compter voire même à exister. Petit à petit, l'autre, au sens large du terme, prend une place de plus en plus grande (exemple : à l'école, à la crèche...).

Comment gérer ce nouveau rapport avec l'autre ? Que représente-t-il par rapport à moi et mon existence ? Quelles sont les interactions possibles entre lui et moi ? Quels sont les devoirs que nous avons l'un envers l'autre ? Ces questions me semblent importantes, elles sont pour la plupart du domaine de l'éthique. C'est pourquoi il est intéressant d'en parler.

Nous avons trop souvent mal interprété cette phrase de Sartre : " L'enfer, c'est les autres " pour exprimer le fait qu'ils empiètent sur notre liberté. Cette phrase n'était qu'une réplique d'une de ses pièces de théâtre où les protagonistes se retrouvaient comme en enfer, mais dans une petite pièce enfermés à plusieurs pour l'éternité.
Sartre voulait dire que nous nous créons notre enfer en étant dépendants du jugement des autres. L'enfer, ce n'est pas les autres, c'est le fait de se sentir exclu, jugé ou ridiculisé par ceux-ci. Il faut apprendre à se détacher du regard des autres et de leurs jugements hâtifs. Entrer en relation amicale avec eux sans les juger est important pour communiquer. Et communiquer dans le respect est la meilleur façon de rendre agréable le rapport avec autrui. L'exclusion n'est pas la solution.
Certes les moments de solitude choisis sont importants pour la spiritualité mais il n'y a rien de plus désolant que d'avoir besoin de communication et de ne trouver personne qui veuille entrer en relation avec nous.

En effet, nous ne pourrions exister sans les autres. L'autre est porteur de sens, il me permet de prendre conscience de moi-même. Il me donne un reflet extérieur. Jamais nous ne pourrions répondre à cette question fondamentale : " Qui suis-je ? " sans avoir de contact avec autrui. C'est à travers eux et nos réactions que nous apprenons à découvrir vraiment notre personnalité, pour ensuite cibler nos lacunes et réaliser un travail sur nous-mêmes destiné à nous rendre meilleurs.

De plus, l'être que nous sommes n'est pas uniquement le résultat du patrimoine génétique que nous avons reçu de nos parents. Ce n'est pas non plus le résultat d'un cheminement interne, solitaire. Nous avons été entièrement façonnés par nos échanges avec l'autre. Nous sommes les liens que nous tissons avec les autres en quelque sorte. Cette façon de voir anéantit la séparation entre les autres et ma personne.

Toutefois, ces échanges avec autrui nécessitent certaines "règles" de morale ou d'éthique sans lesquelles nous retombons dans des relations où, en effet, " l'enfer, c'est les autres ". La condition première de toute communication est le respect.
J'ai bien dit le respect et non la tolérance. Il existe une différence fondamentale de sens entre ces deux termes.
Tolérer, c'est se croire en position de domination, de jugement. C'est s'estimer bien bon d'accepter l'autre malgré ses différences. Il ne faut pas voir la chose de cette manière, c'est justement la différence de l'autre qui va pouvoir peut-être m'enrichir.

Respecter l'autre, c'est le considérer comme une partie de soi, comme son égal. Car nous appartenons au même TOUT, nous nous sommes tous construits mutuellement. Nous sommes tous frères et, comme l'a dit Jésus : " Ce que vous faites au plus petit d'entre vos frères, c'est à moi que vous le faites " Mt 25, 40. De plus le second commandement n'est-il pas : " Tu aimeras ton prochain comme toi-même " ?

 
 
~TousVersL'Eveil~
Publié le : 03/05/2008

 

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