Bonsaï

Un passe-temps à la mode mais très délicat.


BONSAI

I. Qu'est-ce qu'un bonsaï?

Origine du mot : bonsaï vient de deux mots japonais : "bon" qui signifie "coupe" ou "plateau", et "saï", signifiant tout simplement "plante".
Un bonsaï est donc une plante que l'on fait pousser dans une coupe ou sur un plateau. Dans ce cas précis, ce sont des arbres miniatures. Les premiers à avoir cultivé des plantes en pot étaient les Egyptiens il y a 4000 ans. A l'époque de Louis XIV, le jardinier André Le Nôtre décide de faire pousser des arbres dans des caissons pour pouvoir les rentrer pendant l'hiver. Cependant, les Chinois avaient déjà inventé le bonsaï sous la dynastie des Han, au IIIème siècle av. J-C, dans un but purement esthétique, décoratif (rien à voir avec nos orangeries médiévales ou les jardins de Versailles). A cette époque, on les appelait les "penjing". Ces arbres ont été miniaturisés : les branches ont été taillées et ligaturées et on leur a donné un aspect esthétique de manière à ce que la plante ressemble à un vrai arbre, mais en plus petit.

II. Historique des bonsaïs.

Apparus au IIIème siècle av. J-C en Chine sous le nom de "penjing" (représentation d'un paysage dans une coupe), les pots contenaient plusieures plantes. Ce n'est que sous la dynastie Qin (220-581 ap. J-C) qu'apparaissent les pots à plante unique appelés "penzaï".
Au VIème siècle, le bouddhisme fait son entrée au Japon et, avec lui, la culture du bonsaï. On ne peut dater l'événement très précisément mais la représentation de ces plantes dans le rouleau où le moine bouddhiste Honen Shonin retrace la vie au Japon à la période Heian (794-1191), laisse penser à l'an 800 comme date la plus tardive. Cependant, le succès n'est pas immédiat au Japon. Il ne viendra que lorsque le Chinois Chun Shun-sui s'installera dans ce pays en 1644 pour fuir la domination mandchoue. Il a emporté sa collection et a appris à certaines personnes à cultiver ces plantes miniatures auxquelles les Japonais ont donné le nom de bonsaï.
D'abord réservée à une élite qui ne jurait que par les bonsaï très colorés, la culture du bonsaï s'est répandue dans toutes les classes de la société japonaise en 1914 grâce à une exposition nationale qui s'est tenue à Tokyo. Puis en 1934, la culture des arbres en pot a été officiellement reconnue comme un art et une exposition annuelle lui est consacrée depuis dans la même ville qu'en 1914.
En Europe, à la fin du XIXème siècle, Paris a l'honneur d'être la ville où ont lieu cinq expositions universelles: 1855, 1867, 1878, 1889 et 1900. C'est lors de la troisième exposition universelle, celle de 1878, que les bonsaïs sont introduits en Europe pour la première fois. Durant l'exposition, un article est consacré aux plantes miniatures dans la Gazette des Beaux-Arts. En 1902 est publié le premier essai consacré au sujet : Formation des arbres nains japonais, d'Albert Maumené. En 1909, c'est au tour de Londres de présenter des bonsaïs lors d'une exposition privée. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les Américains découvrent à leur tour le bonsaï. Quant à l'Europe d'après-guerre, les Pays-Bas et l'Allemagne adhèrent au bonsaï dès les années soixante. En France, la mode du bonsaï n'arrive vraiment que dans les années 80 grâce à une scène du film Karaté Kid (1984). La forme actuelle que nous connaissons du bonsaï est celle codifiée par John Naka.

III. La culture du bonsaï.

Les bonsaï peuvent être exportés d'Asie pour un prix qui varie entre 5 et 30 euros. Cependant, ceux fabriqués par des artisans ou des pépinières de luxe sont de meilleure qualité, mais peuvent coûter 10000 euros.
Le mieux est d'utiliser des arbres qui ont naturellement des petites feuilles, dans un souci d'esthétique et de simplicité pour la nanification.
Les besoins d'un bonsaï ne sont pas les mêmes selon les espèces. Les pins aiment le soleil, pas certaines essences d'érable. Certaines essences peuvent supporter un climat frais, d'autres non. De plus, certains sont des bonsaï d'extérieur (les pins, les ifs...), d'autres sont plutôt d'intérieur (ficus...).
Pour pouvoir garder en vie son bonsaï, il faut connaître les besoins de l'espèce à laquelle il appartient. En général, il faut quand même éviter le vent et le laisser soit près de la fenêtre, soit près d'un éclairage d'appoint, notamment en hiver, quand la lumière manque, à raison de 12 à 18 heures par jour illuminé par une lampe ou un tube de néon avec une température de couleur de 6500°K.
Il est nécessaire de le rempoter tous les deux ou trois ans, et son substrat doit être drainant. Pour cela, de la pierre ponce fait l'affaire. Mais chacun peut appliquer sa méthode en fonction de son expérience personnelle.
Quant à l'arrosage, éviter de maintenir une humidité constante de la terre, sinon les racines pourriront.

IV.Les genres et styles de bonsaï.

Il existe trois genres de bonsaï, dont le critère est la taille (le nombre de mains nécessaire pour le soulever).

  • Le Mame ou le Shôhin : de 5 à 15 cm, il est le bonsaï à une main. On le surnomme le "mini-bonsaï". Très peu d'espèces d'arbres peuvent être utilisées pour ce genre de bonsaï. Il faut l'arroser plusieures fois par jour, surtout en été: la terre s'assèche vite.
  • Kotate-mochi ou Komono : il mesure de 15 à 60 cm On peut se montrer plus créatif avec celui-ci car il est plus grand et le travail de ramification est moins délicat. C'est le bonsaï qu'on tient à deux mains.
  • Omono : les plus grands bonsaïs. Ils peuvent atteindre 1,20 m. Il faut être deux pour le transporter (quatre mains).

Bien qu'il n'existe aucune loi stricte classifiant les styles de bonsaï, on peut s'y retrouver en différenciant certains styles que l'on peut mélanger.
  • Chokkan : le tronc est droit et conique
  • Tachiki : tronc droit informel mais avec quelques courbes. Une sorte de Chokkan manqué.
  • Shakan : très incliné, comme emporté par le vent.
  • Kengai : le tronc est en cascade et retombe en-dessous du pot.
  • Han-Kengai : le tronc est en demi-cascade. Parfois, on voit le sommet qui amorce une remontée sans pour autant aller bien haut.
  • Bankan: le tronc est torsadé. C'est l'archétype du bonsaï pur les Européens.
  • Bunjingi: le tronc est nu et mince et ce n'est qu'au sommet qu'apparaît un peu de feuillage.
  • Hôkidachi : le tronc est droit et le feuillage forme un rond ou un ovale. On utilise principalement le Zelkova carpinifolia.
  • Fukinagashi : le tronc est incliné comme le Shakan, mais les branches, contrairement au Shakan, vont dans la même direction.
  • Neagari : les racines émergent.
  • Sekijojù : les racines enserrent la roche avant de plonger dans la terre.
  • Ishitsuki : l'arbre est planté dans la roche qui contient la terre.
  • Sabamiki : le tronc est fendu.
  • Sharimiki : le tronc est écorcé comme après une catastrophe naturelle.
  • Nejikan : le tronc est en partie tortueux et va parfois s'enrouler sur lui-même.
  • Takozukuri : le tronc et les branches sont sinueux.
  • Bonkei : ce sont des paysages miniatures (voir le roman d'Agatha Christie "le Noël d'Hercule Poirot", les jardins miniatures de la femme d'Alfred Lee).

Ce sont des Tankan (bonsaïs à troncs uniques). Il existe des bonsaïs à troncs multiples comme le Sokan (deux troncs), le Sankan (3), le Gokan (cinq troncs), le Nanakan qui a sept troncs et le Kyukan qui en a neuf. Lorsqu'il y en a plus de neuf, on parle de Tsukami-Yose. Ces différents assemblages de troncs se divisent eux aussi en catégories.
  • le Kabudachi : troncs groupés sur une seule racine.
  • le Kôrabuki : les troncs sont groupés sur une souche.
  • le Nestsunagari : ce sont le plus souvent des ormes. Les troncs sortent d'une racine sinueuse.
  • l'Ikadabuki : l'arbre est couché et ses branches sont autant de troncs.

Il existe enfin des divisions dans les plantations de groupe:
  • 2 arbres : un Soju
  • 3 arbres : un Sambon Yose
  • 5 arbres : Gohon Yose
  • 7 arbres : Nanahon Yose
  • 9 arbres : Kyuhon Yose
  • plus de neuf arbres: Yose-ue.

SOURCES
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bonsai
http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_des_bonsa%C3%AF
Mes connaissances personnelles.

 
 
~nouvo visionnaire~ Publié le : 20/05/2007

 

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Et ben moi mon deuxième bonsai vient de mourir, pourtant je leur fait écouter la B.O du seigneur des anneaux, je leur donne que de l'Evian, rien n'y fait... En fait je crois que c'est moi qui suis nocive...



~Melaquablue~ le 28-05-2007 à 00:00
 

Moi, avant de faire cet article, je ne connaissais pas grand-chose du bonsaï (le truc des expos, la scène de karaté kid, plus quelques genres de bonsaï). C'est un copain qui m'a donné l'idée...



~nouvo visionnaire~ le 29-05-2007 à 00:00
 

Pareil pour moi, je n'arrive pas à garder un bonsai en vie...
Peut-être était-ce Hitler ... (Voir les thanatonautes)



~liloo~ le 29-05-2007 à 00:00
 

J'essaie de faire pousser un bonsaï avec un cytise, mais je suis à mon troisième essai. Aucun n'a été concluant.



~charon29~ le 03-12-2008 à 21:44
 

À propos de Bonsaï, dans l'empire des anges, Monsieur Werber dit qu'Hitler, pour ses exactions, a été réincarné en Bonsaï ! Rien de plus douloureux : les pieds à l'étroit et taillé régulièrement !


~BlackXamarylliS~ le 23-01-2010 à 11:45
 

Les bonsaïs sont très difficiles d'entretien !
En raison de la quasi absence de substrat, dû à la taille des racines et des rétrécissement consécutifs de leurs contenants, les bonsaïs ne peuvent être nourris que de solution nutritive. Elle doit être rigoureusement dosée pour fournir les nutriments directement aux racines.
Chaque arbre a des besoins nutritifs différents donc référez-vous aux besoins spécifiques de votre arbre (indices NPK) et attention aux engrais standards pour bonsaïs.


~maximilixtine~ le 06-09-2010 à 08:30
 
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