La forme de vie la plus basique

Qu'est-ce que la vie ? L'étude des différents organismes vivants a permis aux biologistes d'en savoir un peu plus.


Les bactéries font partie des formes de vie les plus basiques. Ce sont des cellules uniques, qui en général se reproduisent par simple division. Elles ne pensent pas, et n'ont aucune autre activité, aucun autre "but" que se nourrir et proliférer. Pas très intéressant, pour un organisme vivant, n'est-ce pas ?

Il existe une forme de vie encore plus basique, que bien sûr vous connaissez : les virus. Ils ne sont même pas constitués d'une cellule, mais d'une simple molécule d'ADN enfermée dans une capside. Pas d'activité métabolique, pas de nutrition. La seule chose que fait le virus, c'est se reproduire. Pour cela il se fixe à une cellule et lui injecte son ADN, qui s'introduit dans le génome de la victime pour en prendre le contrôle. De cette façon, la cellule "piratée" va répliquer l'ADN viral, fabriquer des capsides, et disséminer le virus en éclatant.

Pour certains biologistes, les virus sont déjà à la limite du monde vivant.
Il existe pourtant un autre type de forme de vie, encore plus basique que les virus : les rétrotransposons.

Ceux ci sont uniquement constitués d'une très courte chaîne d'ADN. Rien de plus, au final, qu'une suite particulière d'atomes.
Comme les virus, les rétrotransposons s'insèrent dans un ADN hôte, avec pour seul but leur reproduction. Ils codent uniquement une enzyme qui leur permettra de se répliquer et d'aller se fixer à un autre endroit de l'ADN. Ils ne font rien d'autre.

Il y en a des tas dans votre ADN, dans le mien, dans celui du premier venu. En général, les transposons ne sont pas dangereux, car ils ne se copient que dans des zones non codantes de l'ADN (les zones codantes étant trop bien protégées par les systèmes de sauvegarde du génome). Ils sont tout de même à l'origine d'une certaine diversité génétique et de transferts de gènes par le biais de virus.

Il est à noter que certains rétrotransposons ne sont même pas capables de se dupliquer. Leur seul moyen de voyager est de se décoller de l'ADN où ils sont insérés grâce à une enzyme, et d'aller se fixer autre part.

A toute forme de vie correspond une molécule d'ADN. Mais inversement, une simple molécule d'ADN peut-elle être considérée comme une forme de vie ?
Les transposons sont soumis à l'évolution et à la sélection, et se reproduisent. Ils obéissent donc à la définition de la vie.
Dans ce cas la vie, phénomène le plus fantastique de l'univers, se résume à... un simple agencement particulier d'atomes.

 
 
~RoN~
Publié le : 10/04/2007

 

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Je ne suis absolument pas d'accord avec les 2ème et 3ème paragraphes.
Quels sont tes critères de basicité ? Un petit génome? Une ultrastructure 'simple' ? Une reproduction par - je te cite - "simple" division ?

Tu veux par cela dire 'optimalité' dans la stratégie de vie, pas basicité.
Cette vision fait beaucoup de mal à l'évolutionnisme et renforce un 'intelligent design' -cher au créationnistes- dans une perspective complexifiante de l'évolution, qui - et c'est là où j'en veux à l'article, et plus globalement à toutes ces visions certes simplifiées, mais malheureusement tronquées - si elle est appréhendée des bactéries à l'homme, - allons au moins au fond de ce genre de propos- montre effectivement une complexification.

Complexité serait donc supérieure à concision, à efficacité, à optimalité ? Si l'on est en désaccord avec cette vision - c'est-à-dire en se renseignant et en poussant les principes évolutifs dans nos pensées-, alors cette vision ne convient pas à l'esprit.

L'évolution n'est pas complexifiante. Dire cela c'est :
1) poser un référentiel objectif entre toutes les formes de vie (je veux bien qu'on m'argumente comment faire cela);
2) plus grave, elle inclut indirectement des préceptes créationnistes, via éventuellement un peu d'interventionnisme.

En effet, la vie est apparue une fois et une seule (cette certitude est fondée). Une autre facon de dire cela, c'est que nous avons le même ancêtre que les bactéries, et par là même que les arché-bactéries, les champignons et les plantes, au sens large.
De cela découle que nous avons la même distance temporelle à notre ancêtre à tous.
De cela, on tire que tous les organismes précédemment cités sont tous 'autant évolués', si on pouvait s'exprimer ainsi; et de facto sont tous autant 'complexes' ou optimaux pour survivre dans leur niche (extrêmement) étroite de stratégie de vie.

Si l'on conçoit le film dans un autre angle, on revient aux deux problèmes précédents :
1) soit on n'a pas compris grand-chose à l'évolution, ses principes survolés ne donnent pas le droit moral à de telles simplifications 'troncatrices' ;
2) soit on ne croit pas pour les raisons précédentes à l'évolutionnisme.

Dans un cas comme dans l'autre, le choix est individuellement libre (pourvu que cela existe encore longtemps).

Dans tous les cas, il me semble que cela tient bien plus du 'relatif' que de l'absolu .

PS : Rétrotransposons etc. Oui, bon faut quand même se dire que soit l'égoïsme moléculaire n'a pas de limite, soit qu'il en a une mais floue.
Oui, les rétrotransposons sont à la mode, on les voit dans tous les Science et Vie, mais quand même... Si l'on regarde de plus près, on peut aussi se dire que de plus courts motifs d'ADN pourraient, de par leur multiplication et leur 'vie' apparente, rentrer dans la catégorie enviée des 'vivants'.

Bon, regardons plus court : les microsatellites ? ( de 2 à une dizaine de pb) et les simple nucléotides ? (AAAATCGGGG qui donnerait AAAATCCGGGG)... Le nucléotide 'C' simple 'amas d'atomes' serait il vivant ?




~Freedom for Monocotyledones~ le 21-04-2007 à 00:00
 

Je crois que dire des bactéries et des virus qu'ils sont des organismes plus "simples" que les pluricellulaires est tout ce qu'il y a de plus correct.

D'un point de vue biologique, l'association de cellules uniques pour former des tissus et des organes est la définition même de la complexification.

Au risque de passer pour un créationniste, j'ose dire que, selon moi, l'être humain est à n'en pas douter la forme de vie la plus évoluée existant de nos jours. Pousser l'association cellulaire pour aller jusqu'à créer un organe aussi complexe que notre cerveau, permettant l'apparition de "l'esprit", de la conscience, est bien le signe d'une évidente complexification.
L'être humain est formidable, inutile de le nier.

Un organisme unicellulaire, qui ne possède pas d'organe, et qui est à des milliards d'années de l'apparition de la conscience à un mode de fonctionnement plus "basique".
L'évolution ne doit pas être considérée que de manière biologique et mathématique. L'évolution s'étudie également d'un point de vue philosophique.

Pour ce qui est des microsatellites et autres séquences répétées, je ne crois pas que l'on puisse dire qu'ils sont des formes vivantes.
Les rétrotransposons portent une séquence génétique codant pour leur propre multiplication. Au contraire, la prolifération des séquences satellites n'est pas due au code qu'elles portent, mais à des mécanismes plus ou moins aléatoires censés protéger le génome dans son entier.

Alors non, ne poussons pas le bouchon assez loin pour dire qu'un nucléotide serait "vivant", car seul, il ne peut rien faire, rien coder.
Ce n'est qu'à partir d'une association d'au moins trois nucléotides, formant un triplet traductible en ARN, que commence à se définir la vie...



~RoN~ le 29-04-2007 à 00:00
 

"La vie, le phénomène le plus extraordinaire de l'univers".

Je ne suis pas pour ranger la conscience dans la même catégorie que la vie, et de fait, je pense personnellement que la conscience à partir d'un "simple agencement d'atomes" - comme tu dis - est plus folle (qui sait, inexplicable ??? -smiley narquois-).

Science et Vie doit avoir fait un numéro là-dessus, que je conseille naturellement. ))))))))))


~Freedom for Monocotyledones~ le 21-04-2007 à 00:00
 

Nous ne sommes ni inférieurs ni supérieurs aux bactéries ; du fait de leur croissance de population très rapide elles évoluent même beaucoup plus vite que nous, bien plus vite, c'est pour ça que certaines résistent à des médicaments ; certaines sont très très complexes, possédant des flagelles pour se mouvoir.
Sinon, pour le virus de la grippe porcine, j'ai entendu des médecins dire que c'était un virus contenant de l'ARN, ce qui lui permettrait de se multiplier bien plus vite dans les cellules.


~eragon~ le 01-05-2009 à 23:30
 

Hum, je pense au contraire qu'un virus à ARN met plus de temps à se multiplier. En effet, le virus doit d'abord rétro-transcrire son ARN en ADN pour pouvoir s'insérer dans le génome de l'hôte, ce qui n'est pas le cas des virus à ADN, qui peuvent le faire plus ou moins directement.

L'emploi de termes comme "supérieur" ou "inférieur" n'est jamais très adapté à vrai dire, puisque c'est avant tout un jugement de valeur. "Plus évolué" ou "moins évolué" ne veut pas dire grand chose non plus... Comment nous qualifier alors ?
Je pense tout de même que nous sommes "au-dessus" des bactéries (raaah, pas génial non plus ce terme). Les unicellulaires évoluent vite, développent de nouvelles capacités à tout moment, mais quand même, comparé à un être humain, elles sont bien moins "belles" (du point de vue de la complexité). Leur fonctionnement, comparé au notre, est très basique. Elles évoluent, OK, mais ça ne les a pas vraiment fait "progresser". Au contraire, nous, les humains, avons développé la plus belle chose de l'univers, la conscience. Nous avons mis au point des outils de plus en plus performants, nous sommes capables d'aller dans l'espace (aucune forme de vie ne peut y parvenir d'elle même), nous connaissons plutôt bien le fonctionnement de notre univers.
Même si ça fait un peu "religieux", je ne trouve rien de mal à dire que nous sommes au sommet de l'évolution. Ce qui n'empêcherait cependant pas une petite bactérie de tous nous annihiler un jour ^^


~RoN~ le 07-05-2009 à 16:34
 

En réalité, les virus à ADN ne sont pas plus "rapides" à effectuer leur cycle de réplication.
Composé d'ADN, ils doivent aller dans le noyau de la cellule hôte afin de pouvoir se multiplier (transcription de l'ADN viral en ARN), alors que les virus à ARN (mais pas les rétrovirus) sont fait d'ARN+, il est donc directement traduit en protéines, dans le cytoplasme, sans entrer dans le noyau. Ils ont donc moins d'étapes à faire.

Bon, après, chaque virus, comme les bactéries, a une durée de multiplication différente selon les espèces.

Ensuite, je ne pense pas qu'on puisse comparer l'être humain et la bactérie assez facilement.
Car l'homme est composé de millions (milliards ?) de bactéries, que ce soit dans les intestins ou ailleurs. Notre organisme est cependant composé d'une structure plus complexe, tels que les organes, les muscles, ou encore les moyens de régulations de l'organisme, ou de communication entre ses différents endroits (hormones, nerfs, etc.).

Eragon, je ne pense pas que le flagelle puisse nous permettre de dire d'une bactérie qu'elle est très complexe, car la plupart des bacilles (Gram +, Gram -) en sont pourvus.
La présence d'une capsule est cependant très intéressant, car c'est ce qui donne le pouvoir pathogène (et même TRÈS pathogène) chez certaines bactéries. Sans cette capsule, certaines bactéries ne sont plus pathogènes. Si les bactéries qui en possèdent meurent, peuvent prendre l'ADN de ces bactéries pour en construire à leur tour...

Impressionnant aussi, les bactéries extremophiles.. Comme celle résistant à 10.000.000 de Rad (radioactivité) grâce à son ADN qu'elle possède en 6 ou 7 exemplaires..

Mais bon, chez l'homme, ce qu'on peut admirer, c'est sa complexité. Le fait d'avoir un regroupement d'atomes aussi stable, c'est magnifique. Connaître comment s'organise la régulation de l'organisme, que ce soit d'un point de vue chimique, bactériologique, ou autre...

Mais bon, tous les autres animaux savent le faire aussi...


~Thanatos~ le 28-05-2009 à 21:17
 

Mais ce que les animaux ne savent pas faire, c'est développer une conscience, joyaux le plus fabuleux de toute l'histoire de la vie.

Et sinon, je ne crois pas que les virus à ARN puissent être directement traduits en protéines (ou peut-être seulement certains). L'infection d'une cellule par un virus se termine théoriquement par la destruction de ladite cellule, après synthèse des constituants du virus. Or, une cellule "normale" ne laisserait jamais proliférer des molécules jusqu'à son éclatement. Il existe des systèmes de régulation intra-cellulaires qui éliminent les ARN inutiles. Il faut donc obligatoirement que l'ADN de la cellule hôte soit "piraté" par le virus pour qu'elle se "laisse faire", étape qui intervient avant la synthèse de la capside et des autres trucs.
Il faut donc que le virus à ARN subisse une rétrotranscription avant de faire des dégâts (mais la plupart de ces virus possèdent une transcriptase inverse contenue dans leur capside). Enfin il me semble. Une simple recherche sur internet pourra peut-être me contredire (mais je suis trop fainéant pour le faire ^^).


~RoN~ le 29-05-2009 à 17:03
 
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