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Le conflit est schématiquement très simple : la gentille nature contre les méchants hommes. Pourtant cette idée n'a absolument aucun sens.


On ne compte plus les organisations écologiques (WWF, Greenpeace, etc.) s'étant donné pour mission de sauver la nature que l'homme détruit un peu plus de jour en jour. Défiant les dirigeants de toutes les nations industrialisées et les présidents des principales entreprises polluantes, ces hommes mènent chaque jour un combat acharné contre ceux qui souillent la nature. Le conflit est schématiquement très simple : la gentille nature contre les méchants hommes. Pourtant cette idée n'a absolument aucun sens.



Si nous devons protéger la nature ce n'est aucunement pour venir en aide à la forêt amazonienne, ou pour sauver les espèces en voie de disparition. Si nous devons le faire, c'est par pur égoïsme. C'est uniquement pour sauver notre espèce.

Il y a beaucoup de choses qui différencient ce qui est culturel de ce qui est naturel, c'est-à-dire qui différencient l'Homme de l'animal. L'une d'elle est la conscience d'exister. Alors que l'animal est muni d'un instinct de survie qui régit l'intégralité de ses actions quotidiennes, l'homme réfléchit à court, moyen et long terme. Il a conscience que l'univers n'est pas centré sur sa petite personne ou sa petite tribu, mais qu'il n'est qu'un chaînon parmi des milliards d'autres dans un système infiniment complexe qu'il appelle la nature.

La nature est donc un concept inventé par l'homme désignant l'environnement dans lequel il évolue. La nature n'a aucune conscience d'exister. Quand un arbre tombe, la forêt n'a aucun regret. Si elle vient à disparaître pour donner sa place à un parking, aucun insecte, aucune branche ni aucun champignon ne s'en plaindra. Seuls quelques hommes viendront manifester et crier scandale au nom de la nature.

Si une famille de baleines meurt empoisonnée à cause d'un versement de déchets toxiques dans la mer non loin de là où elle vivait, il n'y aura pas d'obsèques ni d'hommages, ni d'attaque d'autres baleines contre les usines chimiques. Si la dernière baleine vient à mourir sous le harpon d'un quelconque braconnier, jamais elle n'aura une larme pour sa race qui aurait pu régner pour des siècles encore sur les océans. Encore une fois, seuls les cris des hommes se feront entendre pour contrer d'autres hommes.

La nature est complètement insensible à nos actions sur elle. Sa propre destruction l'indiffère profondément. Il n'y a que nous, les humains, que cela affecte. Il n'y a que nous pour cultiver le bonheur comme sens de la vie. Nous pensons à notre bonheur, mais aussi à celui de nos enfants et des générations suivantes, aussi nombreuses soient-elles. Nous voulons que ceux qui nous survivront aient un air respirable, une eau claire et potable, et le maximum d'espèces animales autour d'eux. Nous voulons qu'ils puissent respirer le parfum d'une fleur et que les rayons du soleil ne leur brûlent pas la peau.

Oui, nous devons continuer à protéger la nature. Nous devons le faire non pour elle, mais pour nous.

 
 
~Isator~
Publié le : 18/11/2006

 

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Je suis pas sûr que l'on puisse affirmer comment les animaux ressentent les choses. Surtout que bien souvent, certaines expériences viennent contredire nos croyances.

Par exemple, l'animal n'était, soit-disant, pas conscient "d'être". Puis, certains animaux ont été placé devant un miroir. Certains ignorent leur image, certains croient que leur image est un autre, et d'autres se reconnaissent. Ca met un doute, non ?

Respecter l'évolution, ça voulait juste dire qu'on est passé de 4 atomes à tout ce qui existe maintenant. Et c'est du bon boulot. Et Dieu n'a rien à voir avec tout ça (quoique, on ne sait pas vraiment comment tout a démarré...)

L'évolution, c'est sûr que c'est un mot, mais c'est aussi un fait. Et l'artiste qui a fait tout ça, c'est une "vision de l'homme". Tu as besoin d'un responsable ?
L'évolution n'est pas le fait de faire des essais dans tout les sens, et de laisser faire le tri ? Je veux respecter la nature pour elle-même, pour ce qu'elle m'apporte, pour sa diversité, pas la spiritualité de l'homme.
C'est pour ça qu'il y en a qui ne veulent pas de l'ours dans les pyrénées. C'est parce que ça gêne l'homme.
Franchement, on se prend pour qui ?

En fait, je pense pas que l'homme est le sommet de l'évolution. Mais c'est l'idée générale qui se dégage du système. Je me suis mal exprimé. Je penserais plutôt aux fourmis (au hasard...), aux virus...



~Droopy~ le 26-05-2007 à 00:00
 

Je ne suis pas complètement allergique à l'introduction d'une prose fleurie et légère, voire personnelle, sur l'écologie, mais vraiment je n'adhère pas à l'article. On va pas épiloguer, mais je pense quand même qu'il faudrait préciser certains aspects.

* WWF et autres ne sont pas des ONG écologiques mais écologistes. Ce genre d'approximations jette un discrédit assez fort sur le propos tenu, si on s'adresse à des gens qui travaillent dans le domaine. Ecologue et Ecologiste ça n'a rien à voir parbleu !

* Plus grave : "Alors que l'animal est muni d'un instinct de survie qui régit l'intégralité de ses actions quotidiennes, l'homme réfléchit à court, moyen et long terme".
Dois-je brûler ma littérature sur la cognition animale et l'inconscient humain, ou devons-nous les lire (ou au moins les ouvrir) et se documenter quelque peu avant de lancer d'aussi grandes vérités (pour rester courtois) dans la même phrase ?

* La dernière baleine qui ne pleure pas... Ce serait sur le sort de son espèce et pas de sa race. (On ne voit que trop bien où mène la confusion).

* Et toute seule, c'est pas dit qu'elle soit capable de repeupler les océans. (Quand même).

* Au final, sur la base d'une pirouette sémantique (la nature n'a aucun sens selon tes explications buissonantes), je crois discerner clairement l'idée centrale dans le dernier paragraphe : tu fais l'apologie d'une terre livrée en pâture à l'humanité, et que nous nous devons de sauver, non pas pour elle mais pour nous (sic).
Dur d'associer WWF et ce genre de propos.

Bref, absolument pas convaincu, ni par la forme, ni par le fond et je suis prêt à en discuter avec joie.



~Freedom for Monocotyledones~ le 27-05-2007 à 00:00
 

Pour répondre à Droopy, je voulais quand même signaler que tu dis tout et son contraire en l'espace de 3 phrases, je cite : "Respecter l'évolution, ça voulait juste dire qu'on est passé de 4 atomes à tout ce qui existe maintenant. Et c'est du bon boulot. Et Dieu n'a rien à voir avec tout ça (quoique, on sait pas vraiment comment tout a démarré.
L'évolution, c'est sûr que c'est un mot, mais c'est aussi un fait. Et l'artiste qui a fait tout ça, c'est une "vision de l'homme". Tu as besoin d'un responsable ?"

Donc si je résume, d'après toi, l'évolution c'est "du bon boulot" mais "Dieu n'a rien à voir là-dedans" et en conclusion c'est moi qui ai "besoin d'un responsable". Alors que j'ai dit absolument le contraire. Ahlàlà je suis incomprise !



~Utopie~ le 28-05-2007 à 00:00
 

Diantre ça part un peu dans tous les sens ce que tu nous racontes là. Pour le coup de la maman éléphant qui perd son petit, franchement dire qu'elle est triste est une vision purement humaine.
L'homme a besoin de rapporter les phénomènes naturels à sa propre vision pour mieux les comprendre.
Ca lui paraît trop dur de se dire qu'en fait ce geste d'apitoiement sur la mort de son petit n'est en fait qu'un réflexe maternel, dû à l'évolution de son comportement, qui vise à maximiser la survie de sa descendance.
Je ne connais pas les théories évolutionnistes sur ce comportement en particulier, mais j'imagine que la mère ne ressent certainement pas la mort comme l'homme, et cherche à comprendre pourquoi son petit est à terre; peut-être veut-elle le relever dans un premier temps. Elle est là jusqu'au bout pour lui procurer un maximum de soins, non parce qu'elle aime son petit, mais parce qu'il représente une partie de son patrimoine génétique.

Quant à respecter l'évolution, ça ne veut rien dire. L'homme cherche à comprendre ce qui l'entoure et l'évolution est quelque chose qui lui a permis d'expliquer certains phénomènes biologiques qu'il observait.
On peut avoir une certaine admiration face à la " puissance " de l'évolution mais ce n'est qu'une vision humaine. A part l'homme et sa vision morale du monde qui l'entoure, je ne vois pas en quoi il est nécessaire de " respecter l'évolution ".

C'est pour moi une vision très mystique que tu nous présentes là, comme si un être supérieur s'était cassé le c** (je sais que vous êtes polis ici) à créer tout ça et qu'on lui devait au moins un minimum de respect pour tout ce qu'il avait fait en ce bas monde.

Cette vision unilatérale, morale et sentimentale est assez dangereuse car elle écarte l'analyse scientifique de l'écologie, et c'est comme ça qu'on se met à croire que Noé a su construire un grand bateau.
Cela dit, et c'est différent, je pense qu'il est nécessaire de préserver l'environnement et les différentes formes de vie car, en plus de sa survie, c'est aussi un moyen pour l'homme de développer sa connaissance et sa spiritualité aussi, mais c'est encore une fois dans son unique intérêt.
Il ne faut pas prendre le parti hypocrite d'un respect pour une œuvre qui n'a pas d'artiste.

Sinon je ne suis pas d'accord pour dire que l'homme est l'être plus évolué. L'évolution n'est pas synonyme de complexification, il suffit de savoir que 99% des êtres vivants actuels sont des bactéries pour s'en rendre compte.



~Utopie~ le 26-05-2007 à 00:00
 

Je suis pas sûr que les animaux ne réfléchissent qu'à court terme. On imagine savoir ce qu'ils ont dans la tronche mais qu'est-ce qu'on en sait ?

Et puis, la nature ça se respecte parce que c'est. Quand je vais dans un endroit, quand j'en repars, j'essaie de faire en sorte que l'on voie mon passage le moins possible.
On devrait faire la même chose avec la planète. De quel droit on s'autorise à la bouleverser pour qu'elle s'adapte à nous, surtout à l'échelle où on le fait ?

Et puis, un petit bébé animal qui perd sa maman, vous ne croyez pas qu'il est malheureux ? Quand vous voyez une mère éléphant qui tente de bouger son petit qui est mort, elle n'est pas malheureuse ?

Je suis d'accord pour sauver la planète, quitte à ce que l'homme perdent des "avantages", mais pas pour la survie de l'homme, mais par respect pour l'évolution.
L'homme est peut-être son sommet, mais s'il disparaît, ça n'empêchera pas la vie de continuer, au contraire et peut-être sous une autre forme.

C'est parce que les dinosaures ont disparu que nous sommes là. Dans la nature, la fin d'un "truc" entraîne toujours la naissance d'autres "trucs".
Pour moi, la fin de l'homme ne sera pas une catastrophe pour la vie, par contre, si les bactéries ou le plancton disparaissent, là, il n'y aura plus de vie du tout.
C'est pour ça que l'on doit faire attention.

Je me demande si je suis bien resté dans le sujet...
C'est la première fois que je viens sur ce site ET CA ME PLAIT !



~Droopy~ le 25-05-2007 à 00:00
 

Ces propos anthropomorphiques larmoyants me semblent un peu douteux.
La nature c'est super gentil : ceux qui ont le sida ou la lèpre ne trouvent peut-être pas cela gentil.

Quoiqu'il en soit je ne dis pas qu'il faut bouffer toutes les baleines ou s'en garnir les lèvres, mais il y a des limites à tes affirmations.

Sinon oui, les animaux n'en ont rien à faire de mourir : ça ne les intéresse pas, je trouve ça nul qu'ils ne se préoccupent pas un peu plus de leur sort.

Sinon protéger la nature pour nous, j'appellerais ça du global-gardening (à quand une association?).


Bref cet article me laisse quelque peu de marbre (ou de béton comme diront nos enfants : oh le poète !).



~kosm~ le 27-05-2007 à 00:00
 

Personnellement, je suis à la fois d'accord avec Droopy et Isator. Le respect de la nature n'est même plus une chose à discuter, c'est une normalité. Que ce soit pour nous ou par respect envers le monde.

Mais en fait, comment peut-on se décréter MIEUX que des fourmis (ou n'importe quel autre animal) si l'on n'est même pas capable de vivre en symbiose avec notre monde ?
Sous prétexte qu'on est plus gros, on considère qu'on a raison ! Mais on est la seule espèce à ma connaissance qui non seulement s'autodétruit mais détruit d'autres espèces par obscurantisme et bêtise, et son monde par la même occasion !!!

Non, nous ne sommes pas mieux, nous sommes DIFFÉRENTS. Et il serait temps qu'on apprenne le respect au lieu des faux-semblants.

J'avoue, je suis hors sujet ! Et moi aussi c'est la première fois que je viens sur ce site, mais sûrement pas la dernière !!



~paujo~ le 04-03-2009 à 21:51
 

"Oui, nous devons continuer à protéger la nature. Nous devons le faire non pour elle, mais pour nous."

Je voudrais partager une de mes réflexions personnelles, et envisager le problème sous un autre angle, la relativité. Il me semble que tu affirmes, Isator, que ceux qui défendent et protègent la Nature le font, sous couvert d'agir pour la Nature elle-même, par simple égoïsme (ou égocentrisme, je ne sais lequel est le plus adéquat). Et ainsi nous devons agir de même, pour nous, non pas pour la Terre. C'est bien là de l'égoïsme, non ? Notre action est bien égoïste ? Non ?

Soit.

Mais, après tout, as-tu déjà trouvé ne serait-ce une chose qui ne soit pas égoïste de la part de l'homme ?

Quand tu pleures la mort d'un être cher à tes yeux, tu le fais, en général, car tu ne pourras plus désormais partager de moment heureux avec lui. C'est de l'égoïsme. Ou alors tu as peur d'un néant possible après la mort, ce qui empêcherait vos retrouvailles post mortem. Encore de l'égoïsme. Dans le cas d'un mère qui pleure son enfant emporté prématurément, c'est forcément aussi de l'égoïsme : "MON enfant est parti trop tôt, c'est injuste". Dans le cas contraire, elle pleurerait de la même manière le décès de tous les enfants qui n'auraient pas eu la chance de vivre la vie.

Ce n'est qu'un simple exemple, mais si tu t'attardes sur chacun des sujets, chacun des thèmes possibles, tu trouveras, j'en suis convaincu, toujours un fond d'égoïsme à négocier.

Ainsi, tout est égoïste.

Mais, va dire à l'ours blanc, loin là-bas sur sa banquise, qui défend et nourrit ses petits, qu'il n'agit que par souci égoïste, "pour SA petite famille". Là, l'égoïsme perd tout son sens. C'est absurde, son comportement est complètement naturel.

Il en va de même pour l'homme et la Nature. Bien sûr que l'homme la défend pour lui-même, pour sa survie, cela va de soi, non ? Mais le dire d'une telle façon, laisser entendre que c'est de l'égoïsme comme tu le fais dans ta phrase de conclusion, me paraît absurde.

Tout est égoïste. Mais tout est relatif. On ne peut pas dire, quand on protège la Nature, et que de sa survie dépend la nôtre, qu'on n'agit pas POUR la Nature.

Et pour être plus personnel, j'ai moi-même émis le souhait que, si l'homme ne parvenait pas à renoncer à ses besoins superflus, au luxe et au confort de plus en plus grands, en somme à l'artificiel qui nuit au naturel, il disparaisse alors de la Terre et laisse la Nature se développer en paix, dans toute sa splendeur.


~Nérée~ le 22-07-2009 à 15:07
 

Je suis tout à fait d'accord avec l'idée de protéger notre environnement, qui résulte non d'une pensée de sauveur de la nature mais d'une pensée de survie. Car seul l'homme peut la sauver et donc, se sauver.


~Austin~ le 25-11-2006 à 00:00
 
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