Dédoublement de Soi

Le dédoublement dont je vais parler ne peux pas être, je crois, diagnostiqué comme une maladie, ou un dysfonctionnement de notre personnalité. Je pense même qu’il s’agit d’une spécificité de l’espèce humaine. Quelque chose d’unique, qui ne se retrouve nulle part ailleurs, et qui est d’autant plus difficile à exprimer en mots que chacun le ressent à sa manière.


Je vais tout de même tenter d’en donner ma version, en l’expliquant du mieux que je le pourrai. Il s’agit tout d’abord de définir deux états. Le premier étant l’état matériel, et le second l’état « spirituel ».

Ce que je nomme état matériel est en fait l’état d’un homme vivant, conscient de son environnement, et agissant en fonction, c’est-à-dire le réel. Par exemple, se lever, manger, aller au boulot, vivre son quotidien en somme, en pensant au lendemain, en rêvant d’une vie meilleure, agir sur son entourage, penser en rapport avec la vie que l’on a. Tout individu pense à lui-même et à son action sur les autres. Je suis telle personne, je suis née ainsi, et mon individu mourra en même temps que « moi ».

Et c’est là qu’entre en jeu une sorte de personnalité indéfinissable, qui est nous sans tout à fait l’être. Car le « moi » peut être éloigné de la personne « qu’il » fait vivre. Dans ces cas là, on a l’impression de vivre une sorte de jeu de rôle, avec un personnage test. On a l’impression de planer au dessus de cet individu, et de prendre énormément de recul par rapport à ce qu’il vit, à ce qui l’entoure. Et toute l’ambiguïté est là : ce personnage que l’on observe, c’est nous.

Ce second état, l’état « spirituel », (traduit littéralement comme « rituel d’esprit »), nous accompagne, je crois, tout au long de notre vie. C’est dans cet état d’esprit que nous nous trouvons parfois lorsque les choses de la vie quotidienne, revêtant pourtant de l’importance dans l’état matériel, nous semblent tout à coup dérisoire, futiles, ridicules. Notre pensée se trouve tellement au-delà de tout ça, que l’on entrevoit parfois la complexité qui régit notre vie de société, alors que tout pourrait être si simple. Cet état peut également nous faire réfléchir de manière moins compassée au sort de certains, tant notre existence, comme la leur, peut nous sembler insipide. Nous entrevoyons des vérités qui généralement, sont vite balayées par la reprise de contrôle de notre esprit matériel sur des parties encore non utilisées de notre cerveau. Car j’émets l’hypothèse que peut-être il s’agit là d’infimes bribes des capacités de notre pensée.

En tout cas, le fait est que tout le monde doit avoir vécu ce genre d’évènement, certains plus souvent que d’autre, et sans doute chacun d’une manière différente. Mais l’important n’est pas là, l’important est que c’est cette capacité de dédoublement qui fait de nous des êtres à part (attention, j’ai dis « à part » , pas « supérieurs »). Il est important d’explorer cette voie, car cet esprit qui semble guider notre « moi » intérieur est probablement ce qui nous est le plus personnel et le plus insaisissable. Nous sommes capables de sortir de nous-mêmes et d’explorer toujours plus loin l’immensité de la sagesse et de l'omniscience.

 
 
~Liam d'Ovalis~
Publié le : 27/03/2009

 

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Si les gens prenaient le temps de méditer plus souvent, ils s'en rendraient beaucoup plus compte qu'à l'heure actuelle.

Cette sensation est très agréable, généralement on n'a pas envie d'en sortir, la prise de recul est maximale ainsi que la compréhension des phénomènes régissant notre univers (réel et virtuel).

Je dirais même plus : lorsque "les deux moi" rentrent en osmose, on se trouve généralement sur le chemin de l'illumination.



~u-tranium~ le 29-03-2009 à 10:01
 

Tout à fait d'accord, c'est lors de ces moments de dédoublement de soi que l'on se rend compte de certaines choses, un peu comme prendre du recul, sortir d'un état de "pilote automatique" et enfin réagir d'une façon "pure' et non influencée par notre environnement ; malheureusement ce moment ne dure généralement pas très longtemps, en effet on se sent alors différent et on préfère retourner dans un état normal pour ne pas être exclu.


~gokom~ le 15-08-2010 à 02:13
 

J'aime bien ton article mais il ne m'aide pas plus que ça. ^^'


~Spidey~ le 24-09-2010 à 09:42
 

Ce que tu dis est génial et je m'y croirais ! Cela m'arrive très souvent, le soir, quand je suis dans mon lit, avant de m'endormir, je prends beaucoup de recul, j'ai alors l'impression que mon imagination et toutes mes pensées ne pourront jamais se tarir. C'est dans ces moment-là que je me lance tout seul dans des débats philosophiques sur tout et sur rien. C'est aussi là que je réfléchis à des inventions, car j'ai l'impression que toutes les solutions aux problèmes que je me pose me viennent toutes seules.

C'est aussi ce que tu décris dans ton autre article "la tyrannie des gens heureux". Ces moment-là sont uniques et pour moi peuvent durer des heures, j'ai toujours été un grand rêveur et je pense que c'est ce qui me différencie le plus des gens (tout comme une personne est différente d'une autre et peut aussi être tellement pareille), et comme tu le dis, qui nous différencie des autres créatures vivantes.


~Spes~ le 22-10-2010 à 22:12
 

Je suis d'accord avec ce que tu dis.
Mais le corps physique est décidément encombrant. Impossible de se libérer un tant soit peu quand on doit aller aux toilettes toutes les six heures !!!
Enfin. Les rêveurs sont rares.


~Opaline~ le 21-01-2011 à 17:14
 

Les rêveurs ne sont pas rares, ils se cachent...


~Cendra~ le 15-09-2011 à 16:58
 
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