Rock progressif

Le rock progressif est un courant musical se voulant en rupture avec le modèle classique de la structure des morceaux musicaux catalogués " rock ".


Les morceaux sont donc souvent longs (plus de 10 min n'est pas chose rarissime !), riches en instruments divers et variés au-delà du trio rock habituel guitare-basse-batterie, et leur structure rompt avec le schéma classique couplet/refrain/couplet.

Un morceau de rock progressif peut ainsi multiplier les thèmes mélodiques, les structures rythmiques et les styles musicaux : jazz, folk, musiques classique et électronique se mélangent ainsi allégrement au rock ou au metal.

Finalement, sous une volonté de ne pas suivre de règle et de faire " progresser " la musique en l'enrichissant par rapport aux concepts rock habituels, une certaine convergence se dégage dans ce désir d'affranchissement et de rupture face aux règles établies de la musique.

Mais ce constat n'est pas réducteur pour autant, car le rock progressif constitue un courant musical extrêmement riche par ses inspirations et ses influences atypiques et par le talent voire la virtuosité des artistes qui font et ont fait vivre ce courant.

Nettement influencés par des genres musicaux venant directement des Etats-Unis, tels que le free-jazz (John Coltrane...) ou le rock psychédélique (the Doors, Jimi Hendrix...), on considère que les grands groupes de rock progressif prirent naissance dans l'Angleterre des Rolling Stones et des Beatles pendant les sixties. King Crimson est souvent considéré comme le pionner incontesté et incontestable de ce mouvement avec un album outrageusement bon qui est " In The Court Of The Crimson King " sorti en 1969. La créativité du groupe et le talent de ses musiciens semblent ouvrir un espace musical qui va s'enrichir durant les années 70, avec des groupes aussi prestigieux que Pink Floyd, Genesis, Yes, Jethro Tull, Magma, Caravan...


Pochette de l'album "in the court of the crimson king"

Mais, comme beaucoup de choses dans ce bas monde, le rock prog' (pour les intimes) fut récupéré par l'incommensurable besoin d'enrichissement facile et immédiat de ses représentants. Cela poussé par des médias lénifiants, le rock progressif connut une chute créative et une ascension commerciale à la fin des années 70 et au début des années 80 : Genesis nous sortait des titres comme " Mama " plus accrocheurs et entêtants que réellement progressifs et le " Owner Of a Lonely Heart " de Yes sortait n°1 du top 50 yankee. L'émergence du mouvement punk à la fin des 70 ne se priva pas d'aller botter le derrière à toute cette bande de musiciens ma foi talentueux, mais qui semblaient se regarder le nombril et se contenter de resservir les mêmes plats qui avaient marché à leur début.

Heureusement tout n'était pas perdu pour le prog', des groupes quelque peu innovants émergèrent dans les années 80 : Marillion intégra ainsi dans sa musique le fameux et, parfois quelque peu kitsch, clavier numérique, renouvelant ainsi le rock progressif, qualifié à cette époque de néo-progressif pour les évolutions " pop " du genre.

Les années 90 furent marqués par la version " hard " du rock progressif : les musiciens de heavy metal décidèrent de s'approprier les concepts du rock progressif et de les associer à la puissance du métal. La recette s'avéra plutôt bonne : des morceaux longs et grandiloquents mais tonitruants et ravageurs. Dream Theater marque le pas et donne aux Américains des artistes prog' de talent qu'ils n'avaient pas encore, ou peu. Iron Maiden ou Metallica sont parfois cités comme précurseurs du métal progressif, mais leur musique, déjà difficilement comparable, ne se libère pas franchement d'un certain carcan musical habituellement retrouvés chez les groupes de métal. Ceci étant de toute façon des considérations subjectives, comme pour chaque jugement artistique, je laisse à chacun le soin de ressentir, d'interpréter et de se faire sa propre opinion.


Mike Portnoy (Dream Theater) et sa monstrueuse batterie.

Aujourd'hui le rock et le métal progressifs n'ont pas dit leur dernier mot et continuent d'évoluer et d'être une source d'inspiration pour de nombreux musiciens. Des groupes talentueux créent des compositions originales mais souvent dans l'ombre, celle des médias et donc du grand public, qu'on écarte délibérément du talent et de la création musicale. Pour ne citer que quelques noms de groupes qui me tiennent à cœur et qui peuvent s'apparenter au rock/métal progressif, jetez donc une oreille attentive sur Tool, Anathema, Opeth, Porcupine Tree, Spock's Beard ou même, sur les plus connus et rentables, comme System of a Down.

A bon entendeur...

Quelques albums indispensables...

  • In the court of the crimson king - King Crimson
  • Aqualung - Jethro Tull
  • The Lambs Lies Down On Broadway - Genesis
  • The Piper At The Gates Of Dawn - Pink Floyd
  • Mirage - Camel
  • Aenima - Tool
  • Lateralus -Tool
  • Judgment - Anathema
  • The Sky Moves Sideways - Porcupine Tree
  • Images And Words - Dream Theater

 
 
~Utopie~ Publié le : 23/05/2007

 

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En France, le rock progressif a eu ses représentants à une époque. Dans les années 70, une formation du nom de Taï Phong a connu un grand succès, hélas éphémère. De leurs titres, on peut citer le slow rock "Sister Jane" et "Last Flight". Pour ceux que ça intéresse, voici les différentes compositions du groupes qui existe encore, bien que peu actif.

De 1975 à 1979:

  • Taï Sinh: guitare, basse, clavier et chants
  • Khanh Maï: guitare, chant
  • Stéphane Caussarieu: batterie, percussion
  • Jean-Alain Gardet: claviers
  • Jean-Jacques Goldman (remplacé un temps par Michael Jones): guitare, chant.

Aujourd'hui, le groupe compte plus de membres:
  • Khan Maï: guitare, chant, choeurs
  • Benjamin Bergerolle: batterie
  • Sylvie Tabary: chant, choeurs
  • Jean-Philippe Dupont: claviers, choeurs
  • Nicolas Fixi: basse
  • Olivier Lapauze: guitare
  • Laetitia Capitain: chant, choeurs
  • Barbara Thomachot: chant, choeurs.


~nouvo visionnaire~

 

Taï phong a encore subi une modification dans sa formation, je donne encore la composition actuelle:

  • Khanh Mai: chant, guitare;
  • Aïna, Anne, Julia et Sophie: chants, choeurs;
  • Mikael: guitare;
  • Jean-Philippe: claviers;
  • Claude: basse;
  • Philippe: chant, claviers, choeurs;
  • Yves-Marie: batterie;
  • Réjane: batterie;
  • Claude (un autre): flûte, guitares;
  • Thomas: saxophone.

Je trouve que cette formation ressemble plus à la définition du rock progressif que celle que tu nous as donnée, Utopie.


~nouvo visionnaire~

 

Petite chose en plus:
A ne surtout pas manquer (!!!) dans la liste des albums indispensables :
The Wall des Pink Floyd, aussi bien l'album que le film (survenu après ce premier et avec ses morceaux).

~V1rg1le~

 

MMMhhhhhh, c'est vrai que Pink Floyd, dans certains albums, est vraiment dans le style rock progressif, mais pour moi, the wall est plus rock que progressif. ^^
J'aurais plutôt mis Atom Heart mother (que j'adore) ou Ummagumma (que j'aime moins) dans cette catégorie.
Quoi qu'il en soit, ce groupe est fabuleux !

Et en ce qui concerne The Wall je conseille à tous la version live, faite à Berlin en 1990 (juste après la chute du mur), c'est le concert le plus hallucinant que j'ai vu, autant du point de vue spectacle (il y a un jeu sur le décor avec le mur justement) que du point de vue musical ! Sans compter la participation de Scorpions, Bryan Adams et d'autres artistes d'Ouest et d'Est.

~jamesB~

 

AU fait je pense que le groupe Dream Theater (ainsi que quelques autres) sont plutôt dans la veine metal progressif que rock progressif...

~V1rg1le~

 

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