Théorie néodarwinienne de l'évolution

Nous ne sommes que des avatars...


La théorie darwinienne manquait dans l'un de ses préceptes d'une base discutable et vérifiable : celle de l'hérédité des caractères, et en l'occurence, de celle conférant un (ou des)avantage(s) compétitif(s).

Les lois de l'hérédité, découvertes par un moine morave, Gregor Mendel, n'ont été redécouvertes et prises à leur juste valeur qu'à l'aube du XXème siècle.

La génétique des populations, sur une base mathématique, a ainsi proposé des modèles conceptuels de propagation de versions de gènes (= allèles) conférant un avantage sélectif, et ce dans une population (donc dans la vraie vie).

Ces populations sont précisément soumises à plusieurs PRESSIONS de sélections :


  • La dérive : variation aléatoire et perte de variété par le simple fait du hasard - la plus puissante pour des petites populations en train de s'éteindre, ou fondatrices
Le premier groupe d'hommes à être passé par le détroit de Bering, a subi ou dû subir une homogénéisation plus forte, car ils étaient peu nombreux...Cette homogénéisation est souvent impalpable, mais fixe des caractères, et diminue de fait la variabilité génétique des individus.

  • La mutation : la fameuse...très très faible comme agent de modification des proportions de telle ou telle version- mais la seule à apporter de la nouveauté génétique
Par exemple, une mutation, même infime, pourra avoir des répercussions allant jusqu'a la mort...c'est tout comme si une dent de la clé de votre porte d'entrée vous contraignait à ne pouvoir rentrer chez vous...et à mourir de froid...Ce détail insignifiant est celui des protéines devenues non fonctionnelles à cause d'une mutation...Même un détail (la clé) fera basculer l'édifice (la maison toute chauffée et aménagée)

  • La sélection : elle va s'exercer surtout sur de grandes populations, et son effet ne sera spectaculaire que pour des mutations vraiment néfastes qui seront rapidement éliminées, ou vraiment bonnes...Les intermédiaires mettront plusieurs dizaines de générations...
Lors de la domestication des bovins au Paléolithique, les individus capables de digérer le lactose (sucre du lait) après sevrage pouvaient exploiter cette ressource indigeste pour les autres, bien que régulière : ils avaient donc un avantage sélectif...10000 ans après, quasiment la moitié des adultes tolèrent le lactose...

  • La migration : elle contrecarre l'appauvrissement dû à l'isolement par l'apport de nouvelles versions issues d'autres populations, ou de versions qui ont été perdues, notamment par dérive.
Les groupes successifs qui ont dû passer par Béring, ont pu amener avec eux "les versions perdues" par dérive, puisque issues de population plus grandes. Le hasard a moins de prise...ainsi la migration va à l'encontre de la dérive...


Le principal apport de cette théorie aura été de comprendre à quel point nous ne sommes que les instruments qui permettent à nos gènes de se répliquer de manière tout à fait égoïste !
Notre reproduction est celle de nos gènes, pas de nos individus... Et nous sommes ainsi réduits à de simples avatars, sélectionnés pour reproduire au mieux nos gènes.

 
 
~Freedom for Monocotyledones~ Publié le : 21/06/2006

 

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Je pense qu'il ne faut pas séparer les gènes de l'individu qui les héberge.
Nous avons des gènes certes, mais quelque part nous sommes des gènes. C'est notre "esprit" qui nous démarque de tout ce dont on est fait.

Comme lorsqu'on pensait que notre esprit habitait un corps, nous avons tendance à nous penser au-dessus de la matière alors que nous ne sommes que de la matière. Comprends-tu ce que je veux dire ?
Il n'est pas faux de prétendre que nous ne sommes que la conséquence de la reproduction de nos gènes, mais ces gènes font partie de nous. Notre entité est en partie des gènes.
De plus, l'interaction entre le macroscopique (entité totale) et le microscopique (gènes) est si étroite et complexe, qu'il est difficile, voire impossible de déceler une quelconque frontière.


Sinon, très bonne explication des différents processus gouvernant les gènes.


~Austin~

 

Pas d'accord sur tout.
La théorie néodarwinienne de l'évolution ne sépare pas les gènes de l'individu mais les dissocie, et prends les premiers comme cibles et moteur de l'évolution. Par exemple on vieillit, c'est défavorable pour l'individu, mais ca peut maximiser la transmission des gènes, et donc entraîner la sélection d'un processus qui paraît si étrange.
Notre entité est en partie gènes, oui et en partie environnementale.
Notre esprit ne démarque rien du tout dans cette théorie, ça c'est de la socio, de l'épistémo, de la psycho tout ce que tu veux mais pas encore de l'évolution. Elle ne cherche pas à caractériser ce genre de phénomènes ="Le cerveau est tout chez l'homme".
Nous ne sommes que de la matière, oui, et l'interaction dont tu parles est si étroite et complexe...qu'elle fait émerger des lois nouvelles, insoupconnables à partir des briques de départ. Cela n'a rien à voir avec une méconnaissance de tous les phénomènes qui dirigent les propriétés des niveaux supérieurs d'organisation de la matière, à partir des inférieurs. Non, c'est bel et bien que la biologie est probablement la plus pourvoyeuse de lois émergentes, car elle réunit en son sein tous les autres domaines, qui en sont déja remplis.


~Freedom for Monocotyledones~

 

Mea culpa ffm...
Je me suis relu et renseigné sur cette théorie. Bien que perturbante (c'est dans ce contexte que ma première précision fut écrite) elle est très très intéressante, voire passionnante !
Remettre en cause l'organisme au profit de nos gènes permet en effet de comprendre ce qui ne l'était pas encore. Exemple : "Si la finalité était l'organisme, le sacrifice des parents pour leur descendance n'aurait pas de sens, mais si le but est la sauvegarde du patrimoine génétique, alors tout reprend son sens." Cela permet d'expliquer l'altruisme des organismes.


~Austin~

 

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