Origine et définition de la religion par Max Muller I

Max Muller s'est interrogé sur l'origine de la religion, et il avoue que peu se sont posé la question ou même y ont prêté attention : pourquoi croyons nous ? Pourquoi avons nous conscience de ce qu'on ne peut ni percevoir, ni concevoir ? Avons nous encore une religion ?


Pour réussir à donner une définition de la religion, il s'interroge au problème de la recherche : comment délimiter l'objet même du problème. La plupart des chercheurs au XIXe siècle ont évité de donner une définition et ont prétendu que leur étude sur la religion était à elle seule la définition de cet objet d'étude. Ce qui entraîne des malentendus et des querelles car cela est très réducteur de forger sa propre définition d'après sa lecture. Max Muller a tenté de donner au préalable une définition :
il retrouve dans les écrits les plus anciens la racine div et il pense que cette racine exprime l'idée de lumière, ce qui, notamment dans le monde indo-iranien (avec l'adjectif deva : brillant) a finit par désigner toutes les puissances du matin (en opposition à la nuit). Il s'est passé entre les deux définitions un grand laps de temps. L'évolution de la signification fait qu'il est impossible de retrouver dans les hymnes védiques la conception primitive. Muller pense que dans les hymnes du Rg Veda les poètes n'avaient plus conscience du sens premier. Comme deus, deva s'est chargé d'une nouvelle signification qui dépasse la première (brillant). L'homme pour Muller s'est interrogé très tôt sur l'existence de la religion. Selon lui, les grecs ont créé très tôt la science de la religion (avec les philosophes). Le mot même est si chargé d'histoire et de sens différents que Max Muller reconnaît que son étymologie ne peut plus nous éclairer sur ce qu'est la religion.

Le terme religion pour Muller embrasse tellement de faits qu'il nous semble impossible de donner une définition. Il admet que ce n'est pas étonnant qu'il y ait un grand nombre de définitions dont certaines s'opposent même. Il est impossible selon lui de définir car " la religion est une chose en mouvement qui a passé et passe par l'évolution historique, on ne peut que remonter le cours (donc ses origines) et là d'essayer d'embrasser la suite de ses développements supérieurs ". Pour lui, la foi (côté subjectif de la religion) " est la puissance qui met l'homme en état de saisir l'infini ", cette puissance est donc une faculté qui remplace du côté des sens (qui ne peuvent saisir l'infini) et de la raison (qui ne peut la comprendre car elle repose sur la connaissance obtenu par ses sens).

On doit comprendre l'infini par son sens le plus large, s'appliquant à cette faculté capable de le saisir. On appréhende le monde par les sens.
La philosophie positive affirme que ceux qui prétendent que la religion est dans le domaine de l'infini (donc hors du domaine des sens) se trompent car l'homme ne peut saisir l'infini. Mais Max Muller cherche et pense retrouver de la religion dès que les sens et la raison ont pu l'exprimer et le conserver à travers les écrits. Certains n'ont pas besoin de cette faculté de saisir l'infini pour vivre.

D'où vient ce quelque chose d'autre que ne peuvent nous fournir ni les sens ni la raison ? L'homme voit autre chose que le ciel dans notre Père (Zeus, Dyaus, ...). La raison ne peut fournir l'idée même de l'infini. Or tous les objets perçus par nos sens sont-ils finis ? Pour les philosophes, l'idée d'infini dérive d'une nécessité de la raison humaine. L'idée de limite suggère même l'idéal d'un au-delà.

 
 
~jamesB~
Publié le : 09/05/2006

 

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