Fête des morts à travers les civilisations

La fête des morts telle que nous la connaissons est typique de la tradition Chrétienne (Toussaint) et descend aussi de la religion celte (Halloween). Cependant, elle existe dans un grand nombre de civilisations différentes. En voici quelques exemples...


Mexique :

Chez les Aztèques, il existait 2 fêtes des morts. Une pour les enfants, une pour les autres. La première avait lieu 20 jours avant la deuxième, et les deux se déroulaient de manière semblable. Pendant ces deux fêtes, les âmes des défunts étaient censées pouvoir demander la permission de revenir sur Terre. Avec l'arrivée des colons espagnols, la tradition a un peu varié. Ces derniers ont rapproché ces deux fêtes en deux jours consécutifs: les 1er et 2 Novembre.
Depuis cette étape, la fête a gardé la majorité de ses caractères.
Les morts récents (un mois ou moins) ne reçoivent pas d'offrandes : ils sont considérés comme n'ayant pas eu le temps de demander à retourner sur la terre ferme. Les enfants morts avant d'avoir été baptisés reçoivent des offrandes de fleurs blanches et de cierges. Les autres enfants reçoivent des jouets. Les adultes, quand à eux, ont droit à des offrandes de bouteilles de tequila.
On construit des autels en l'honneur des défunts. Pour guider les âmes et les aider à venir puis repartir, un chemin de pétales de fleurs est disposé de la rue jusqu'à l'autel (souvent dans la maison). Toute la journée est passée à prier mais aussi à chanter, danser et jouer de la musique. A la fin de la journée, on boit en l'honneur des morts. Les Mexicains n'ont en effet pas peur de la mort. Ils s'en moquent, ils jouent et même habitent près d'elle. Le personnage de la mort est presque humain...

Celtes :

Ce sont les Celtes qui sont à l'origine de la fête des morts le 1er Novembre. En fait, le calendrier celte divisait l'année en deux saisons, qui rejoignent nos idées d'Eté et d'Hiver. Le premier Novembre était le début de l'année. C'est la fête de Samain (qui veut approximativement dire : affaiblissement). Sur le plan mythologique, c'est à cette période que se passent les plus grands événements. Cette fête se déroulait en rassemblements, joutes, cérémonies.... Mais aussi des festins très arrosés, façon Astérix.
L'accueil des morts est assez simple : on laisse les portes ouvertes et on leur garde une part de nourriture. Pour les guider, on dispose des lanternes sur le chemin de la maison.
Enfin, coutume assez intéressante, les Celtes se déguisaient en monstres hideux pour conjurer les mauvais esprits, et offraient des friandises aux morts afin de les amadouer.

Colombie :

La fête colombienne des morts possède des caractéristiques très étonnantes à nos yeux. Elle a lieu le 1er Novembre. A midi, on prépare à l'intention du mort une table que l'on recouvre d'une nappe (de couleur différente selon l'âge du défunt), et sur laquelle on dispose des objets symboliques : les objets favoris du mort, de la nourriture,.... On y place aussi une photo du défunt, ainsi que des bougies allumées. La nourriture disposée sur la table est vraiment dépendante de la famille, il n'y a pas de plat "typique". Elle dépend souvent de la situation économique de la famille. On y trouve cependant assez souvent la symbolique échelle en pain.
L'objet récurrent est le "t'antawawas", qui signifie:"petit enfant de pain". Ce sont des petits pains moulés en forme d'enfants, réminiscence du rituel Inca qui consistait à sacrifier des enfants pour les offrir aux entités surnaturelles (ici, les morts).
Les membres de la famille se mettent à table le soir et reçoivent toute la nuit des convives qui les aident à divertir le mort.
Lorsque les colons espagnols sont arrivés pour la première foi en Colombie, ils se sont retrouvés confrontés à une coutume choquante à leurs yeux... Lors de la fête des morts, les colombiens sortaient les morts de leurs tombes. A l'époque, les corps étaient embaumés, ce qui facilitait la manœuvre. On habillait les morts de leurs plus beaux habits. On préparait pour eux un festin. On se promenait avec eux. On dansait avec eux. Enfin on les remettait dans leurs tombes avec de la nourriture.
L'Eglise, évidement, s'est empressée de condamner de tels agissements. Il semblerait que la plupart de ces coutumes ont disparu, d'autres ont fusionné avec la fête chrétienne des morts (la Toussaint). A notre époque, c'est un membre de la famille qui se déguise et qui prend l'apparence du mort. Il vient participer au festin organisé en son honneur, et demande à la famille comment s'est déroulée l'année sans lui. Il offre des conseils symboliques aux enfants qui lui racontent leur vie sans lui. Lorsque la nuit arrive, les pseudos morts sont chassés du village par des enfants munis de palmes. Symboliquement, on les aide par ce fait à rejoindre le chemin des morts et on leur enlève l'envie de rester parmi les vivants.

Cambodge :

La fête des morts cambodgienne porte le nom de Pchom Ben.
Les ben sont des friandises. Ce sont des gâteaux faits avec des boules de riz gluant, assaisonnés de divers ingrédients. Ces gâteaux sont offerts aux morts par l'intermédiaire de prêtres. Lors de la première quinzaine d'Octobre, on vénère les morts. Il s'agit d'une période de préparation à la fête des morts. Le quinzième jour est nommé Pchom Ben, "rassemblement des Ben". Cette nuit là est celle de la pleine lune. Elle a lieu au moment où le ciel est de plus en plus obscurci par les nuages de la mousson. Traditionnellement, Yâma, roi des enfers, relâche les âmes des morts, qui se mêlent aux vivants. Les Ben sont disposés dans des pagodes en grandes quantités. Si un esprit ne trouve pas sa part d'offrande dans au moins 7 pagodes, il est susceptibles de maudire sa famille.
Les Cambodgiens ont droit à 3 jours fériés pour organiser cette fête.

Chine :

En Chine, la fête des morts se nomme: La Pure lumière. Il s'agit d'une des 24 périodes de l'année climatique chinoise. Elle se situe entre le 4 et le 6 avril. A cette époque, la température commence à monter et la pluie commence à se faire sentir. C'est la période du labour. C'est aussi une période de fête à la fois triste et joyeuse. C'est le jour où on honore la mémoire des morts. On fait des sacrifices en l'honneur des défunts, et on va visiter leurs tombes. De toute la journée, on ne fait pas la cuisine. On n'avale que de la nourriture froide.
Avant, le jour précédant la fête des morts était "le jour du repas froid". On l'a prolongée à la fête des morts. Ensuite, les deux ont fusionné pour donner cette unique fête. Pendant la journée, tous les cimetières sont assaillis de visiteurs. On nettoie la tombe du défunt, on lui offre de la nourriture, des fleurs, et quelques objets qui lui plaisaient du temps de son existence charnelle. On brûle un peu de papier devant la tombe. Enfin, on se recueille un peu, puis on s'incline devant le défunt avant de quitter le cimetière.
Cette journée est cependant aussi joyeuse car c'est le jour du printemps. Le jour du renouveau. La période où les arbres récupèrent leurs belles couleurs. Il est donc très fréquent de voir les Chinois se promener dans les bois durant cette journée. Traditionnellement, on joue beaucoup au cerf-volant. On y joue la journée, mais aussi la nuit. On y accroche des petites lanternes, que l'on appelle les "lampes sacrées".
C'est avant et après cette fête que les arbres prennent le plus racine après avoir été plantés. Les Chinois ont donc pour coutume de planter beaucoup en cette période. D'ailleurs, la journée du 12 Mars est la journée de reboisement nationale légale, et ce depuis 1979.

 
 
~Donitab~
Publié le : 31/10/2005

 

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