Le Brouillon




L'histoire

Lieu : Brésil, région du Mato Grosso ;
Date : quelque part dans un futur proche ;
Qui :
Tanja Kelly, entomologiste ;
Chen Lhu, directeur du district brésilien de l’OEI (organisation écologique internationale) ;
Martinho, chef des bandeirantes (chargés de "nettoyer" les insectes).

Tanja est envoyée au Brésil pour rencontrer Chen Lhu, et faire état de l’évolution de l’éradication des insectes. Ils rencontrent Martinho, qui doit faire face à des accusations selon lesquelles certains bandeirantes réintroduiraient en cachette des insectes. Mais une attaque survient : un insecte géant mutant projette de l’acide et fait des dégâts. L’invasion débute mais personne ne veut y croire....


Critique

Franck Herbert ! Celui qui a écritDune ! Ça ne peut être que formidable ! Avec une couverture qui attire l’œil et ma foi bien intrigante, on se laisse tenter par cet opus relativement court (moins de 250 pages) et on se plonge dedans.

Résultat des courses : une petite déception, pour cette histoire intéressante et qui aurait pu être beaucoup plus aboutie. La thématique, franchement écologiste (mais en avance pour l’époque – 1966), interpelle sur les conséquences de l’utilisation massive des pesticides, détruisant insectes, mais également la biodiversité dans son ensemble.
Crainte formulée également contre les insectes génétiquement modifiés (visionnaire) modifiant la stabilité de l’écosystème et déséquilibrant les forces en présence ; les hommes ne se retrouveraient-ils pas démunis, face à leurs créations ? On en revient au mythe de Frankenstein, avec une créature incontrôlable et surpassant le créateur. L’homme ne met-il pas, de surcroît, en péril sa propre existence, en désintégrant les codes instaurés par la nature ?

De l’autre côté, l’espoir naît d’une Nature intelligente, qui met en place la contre-offensive ; une Nature matérialisée par le "cerveau vert", épiant et digérant les informations recueillies sur les hommes, analysant les choix qui lui restent, désireuse de sauver sa peau...

En bref, tous les éléments étaient là ; mais Franck Herbert a, je trouve, manqué le coche. L’histoire s’embourbe dans un huis clos étouffant, traînant en longueur sur deux tiers du récit, et aboutissant sur une fin vite expédiée.


Extrait

"Des insectes effectuaient leur ballet sous la voûte. Non sans admirer la qualité esthétique de la figure, l’harmonie des couleurs et des mouvements, le cerveau entreprit de déchiffrer le message :
- Rapport de nos émissaires de la savane.
Sur un signal du cerveau, la danse se poursuivit.
- Trois humains s’apprêtent à fuir à bord du petit véhicule, dansaient les insectes. Le véhicule ne peut plus voler. Ils vont tenter de dériver sur la rivière. Que faisons-nous ?
Le cerveau s’accorda le temps de d’analyser ces informations. Il y avait maintenant douze jours que le piège s’était refermé sur les humains. Observés sans relâche depuis lors, ils avaient fourni bon nombre d’aperçus nouveaux sur leurs réactions en état de stress. Et ces informations s’ajoutaient à celles qu’on avait pu recueillir auprès des captifs soumis à un contrôle plus direct. Les moyens d’immobiliser les humains et de les tuer se faisaient chaque jour plus accessible. Mais le problème n’était hélas ! pas de les tuer. Il s’agissait d’apprendre à communiquer avec eux en éliminant le stress, les craintes réciproques. "


Franck Herbert, Le cerveau vert. Éditions Pocket, p.131


Le plus : une écriture toujours fluide, poétique.

Le moins : la faiblesse du développement de l'intrigue.


~Melaquablue~ le 19-04-2010 à 11:03
 
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